NPA : nouvelle carte politique en France ?

Avatar de l’histoire mouvementée de la gauche française ou ébauche d’une nouvelle carte politique ? La question mérite d’être posée avec la naissance demain du NPA, le Nouveau Parti Anticapitaliste dirigé par Olivier Besancenot. En tous cas, le jeune facteur trotskyste a déjà réussi son premier pari de transformer la veille organisation d’extrême gauche en un parti qui a vocation à rassembler les contestataires de plus en plus nombreux d’un système en crise.

Depuis ses succès aux élections présidentielles de 2002 et surtout de 2007, Olivier Besancenot s’est affirmé comme un leader populaire d’une gauche radicale dépoussiérée étendant son influence personnelle bien au-delà des frontières habituelles de l’extrême gauche traditionnelle. Il s’est forgé un style, un ton, un langage qui a redonné à beaucoup le goût de l’action politique, séduisant bon nombre de jeunes et de moins jeunes qui refusent et souffrent des inégalités croissantes de la dérégulation capitaliste. Quatre questions essentielles sont posées à Olivier Besancenot et à son NPA qui affirme une vocation de grand parti. Parviendra-t-il à transformer sa popularité personnelle en adhésion politique et idéologique ? Jusqu’ici les enquêtes ne le confirmaient pas. Réussira-t-il à unifier les forces centrifuges de l’extrême gauche où la concurrence et les rivalités sont fortes et souvent sans pitié ? Si c’était le cas son capital politique et électoral pourrait être impressionnant. Un sondage récent donnait près de 15 % des intentions de vote à une liste unifiée de la gauche radicale au prochain scrutin européen. Le NPA de Besancenot voudra-t-il et sera-t-il capable de dépasser l’incantation et la seule affirmation protestataire pour offrir des alternatives crédibles au système en crise ?

Enfin, et ceci ne dépend pas de lui, comment réagira la gauche traditionnelle et surtout le PS toujours en proie à ses divisons internes et à une inexistence politique en passe de devenir chronique ? Car, bien évidemment, le succès actuel de Besancenot et demain celui, éventuel, du NPA, dépend également pour beaucoup de l’attitude socialiste. En tous cas, pour la gauche française, il faut espérer que l’alternative ne se limitera pas au choix entre le renoncement social démocrate et la seule protestation radicale.

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