L’Italie, le centre gauche et la question « morale »

Comme la répétition d’un mauvais scénario, les affaires de corruption politique ressurgissent en Italie. Avec cette particularité que ne sont plus seulement des élus de la droite ancienne ou nouvelle qui y sont impliqués. Des mandataires locaux ou régionaux du Parti Démocratique figurent aussi parmi les personnes arrêtées pu soupçonnées d’avoir touché des pots de vin dans des attributions de marchés publics. Certes le parti de centre gauche n’est pas devenu un refuge de corrompus et les affaires concernant quelques uns de ses représentants n’atteignent ni le nombre ni la gravité des affaires qui ont touché ou touchent encore les cercles berlusconiens.

Il n’empêche pour un parti qui veut incarner la question morale — le dernier héritage des communistes italiens — et le renouveau politique, l’affaire est grave. D’autant que ces épisodes à scandale se multiplient dans le climat délétère d’un parti démocratique en proie aux divisions et aux rivalités personnelles qui découragent et désespèrent ses soutiens les plus fervents comme les électeurs de gauche toujours orphelins d’une alternative crédible au berlusconisme. Et les conséquences ne se font pas attendre. Cette semaine, lors d’une élection régionale partielle dans les Abruzzes, le Parti Démocratique a perdu quasi la moitié de ses électeurs par rapport aux dernières législatives de cette année. Les uns se réfugiant dans l’abstention, les autres dans la protestation. Ce qui a assuré d’une part le triomphe de la droite et le succès du parti de l’ancien magistrat Di Pietro, chevalier blanc de la politique.

A la fois allié et concurrent du Parti Démocratique, l’Italie des Valeurs de Di Pietro exprime la montée du radicalisme antipolitique et de ses ambiguïtés. La rivalité exacerbée entre les alliés du centre gauche ne pouvant par ailleurs que se conclure par une crise attendue. Au-delà de ces événements d’une gravité certaine, le Parti Démocratique de Walter Veltroni semble incapable de se forger une véritable identité politique. Plus centriste qu’à gauche, il hésite, tergiverse et n’arrive pas réellement à se démarquer de la droite. En attendant il assure le triomphe du Berlusconisme qui renforce ainsi son hégémonie dans les sondages mais aussi dans les esprits.

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