Journal de campagne (2) : Sarko à droite toute !

Le « Journal de campagne » entame son (petit) tour de France : aujourd’hui, la Corse.

Porto-Vecchio,

Même ici dans cette vieille terre de droite qu’est la Corse du Sud, ici où Sarkozy avait triomphé avec plus de 60 % des suffrages en 2007, on ne sent pas de frémissement en faveur du président-candidat. Au mieux de l’indifférence même si le réflexe légitimiste pourra encore jouer en avril prochain. Même si la traditionnelle transversalité politique de l’île de beauté peut réserver des surprises.

La transversalité politique…

En attendant, Nicolas Sarkozy a choisi sa ligne : à droite toute !
Sécurité, immigration, justice populaire dans un discours où le populisme le dispute à la démagogie et aux volte-face. Sans oublier la polémique insensée sur la viande halal. Le Président en est revenu à ses « fondamentaux », comme on dit dans son entourage. Ces fondamentaux qui pêchent dans les eaux troubles du Front National, et qui du même coup légitiment un peu plus Marine Le Pen.

En tous cas, à gauche comme à droite, on est au moins d’accord pour dire que ces jours-ci sont décisifs pour Nicolas Sarkozy, qui a raté son entrée en campagne. L’écart entre les deux prétendants à l’Élysée avait légèrement diminué, il est réparti à la hausse en faveur du socialiste. Et puis surtout, c’est bien François Hollande qui dicte désormais l’agenda et les thématiques de campagne. L’homme de la Corrèze ayant réussi un coup de maître avec l’annonce d’un impôt de 75% pour les revenus dépassant le million d’euros. En s’y opposant avec virulence, la droite et son candidat apparaissent plus que jamais comme les défenseurs des possédants.

D’autant qu’une enquête, menée il est vrai par un institut proche du PS, indiquait cette semaine que sur les 84 milliards d’euros redistribués sous le quinquennat qui s’achève, 60% étaient allés dans la poche des employeurs et 22% dans celle des ménages les plus aisés. D’ici le 22 avril, date du premier tour, il sera bien difficile à Nicolas Sarkozy de se défaire de cette image du « Président des riches » alors qu’il tente désespérément de s’affirmer comme le candidat du peuple contre les élites. Rien n’est joué, bien entendu. Mais François Hollande s’est présidentialisé au fil des jours, en particulier depuis son meeting du Bourget. Cela se sent, cela s’entend, cela se voit à chacune de ses apparitions et aux réactions qu’il suscite dans la rue comme dans la presse. L’histoire de cette élection majeure est peuplée de signes qui ne trompent pas. La cristallisation qui est à l’œuvre pour François Hollande n’en est pas le moindre.

Ce contenu a été publié dans Blog. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.