Dalla, (Piazza) Grande…

E se non ci sarà più gente come me voglio morire in Piazza Grande tra i gatti che non han padrone come me, attorno a me.
A modo mio quel che sono l’ho voluto io

Et s’il n’ y a plus de gens comme moi,

Je veux mourir Piazza Grande.

Parmi les chats qui n’ont pas de patron, comme moi,

Autour de moi

A ma façon

Ce que je suis, je l’ai voulu.

Lucio Dalla n’est pas mort sur la « Piazza Grande » de sa Bologne natale. Mais à Montreux, d’une crise cardiaque, à 69 ans, quelques heures après avoir passé trois heures sur scène. Une scène souvent consacrée au jazz dont il était issu.

Lucio Dalla, le plus grand « cantautore » – auteur compositeur italien contemporain. Celui, qui, en tous cas, pendant 20 ans – des années 70 à 90 – a été le plus beau miroir de l’Italie de cette époque. Incomparable, inclassable, avec des sauts de musique et de paroles déroutantes. Loin des chanteurs « engagés », et pourtant très près du réel, de la sensibilité de l’époque, Dalla mélangeait à merveille une sensibilité à fleur de peau et une distance ironique.

Un jour d’été 1979 , à Rome, je me souviens d’un concert de Lucio Dalla et Francesco de Gregori : 40 ou 50 000 personnes au stade de la Roma. Un moment rare de partage, d’émotion, qui suivait la période des engagements politiques radicaux sans les renier, en les humanisant. Peut-être, une respiration : Banna Republic, Un gelato al limone, Piazza Grande, évidemment mais aussi la chanson qui a révélé Dalla à San Remo en 1971 : 4/3/1943. Elle porte simplement comme titre de sa date de naissance.[[http://www.youtube.com/watch?v=dvY4nn-zxb0&feature=fvwrel ]] Elle commence ainsi :

Dice che era un bell’uomo e veniva,
veniva dal mare
parlava un’altra lingua,
pero’ sapeva amare
e quel giorno lui prese a mia madre
sopra un bel prato
l’ora piu’ dolce prima di essere ammazzato

On dit qu’il était un bel homme et qu’il venait,

Venait de la mer.

Il parlait une autre langue.

Mais il savait aimer.

Et ce jour il prit ma mère

Sur un beau pré

A l’heure la plus douce avant d’être tué.

La mondialisation qui n’est jamais que l’addition de provincialismes dominants a fait, une fois de plus, la démonstration de son exigüité culturelle. Ce soir, à propos de la mort de Lucio Dalla, dans la presse internationale, en dehors de l’une ou l’autre dépêche d’agence forcement réductrice et simplificatrice, le désert…

Non importa, Gesù Bambino….

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