La Présidentielle, mère de toutes les élections

En quelque sorte, cette dernière chronique (radio)[[ Dernière chronique radio mais le Blog-Notes se poursuivra durant l’été]] de la saison servira de prologue au thème qui dominera –en tous cas en ce qui me concerne- celles de la saison prochaine. Et ce thème, vous pouvez vous en douter, est celui de LA Présidentielle française, la mère de toutes les élections dans l’hexagone. Ce pilier fondateur de la Ve République, voulu, conçu et construit par de Gaulle, l’élection du Président de la République au suffrage universel constitue bien l’élément fondateur de toute politique. Candidats majeurs qui se disputent la première place ou candidats mineurs qui se positionnent pour peser sur ou dans les futurs majorités, ou tout simplement prendre une place dans l’opposition, personne, aucun leader, aucun parti, aucun courant idéologique ne peut exister en France sans intervenir d’une manière ou d’une autre dans le débat présidentiel.

Le Théâtre, selon Klimt.
Ce Théâtre inséparable de la Présidentielle

Certes, il y a dans cette tradition démocratique quelque chose qui ressort du théâtre mais dans le sens premier du terme, c’est-à-dire « l’art de la représentation d’un drame » plutôt que dans les dérives du spectacle médiatique. Même si celles-ci ont tendance à phagocyter celui-là. On votera ici dans un peu moins de 11 mois mais déjà toute l’attention est centrée sur les prémices de la campagne. La semaine à venir sera cruciale : Martine Aubry, plus personne n’en doute, se déclarera solennellement le 28, jour de la clôture du dépôt des candidatures pour les primaires qui désigneront le prétendant socialiste. Le lendemain on connaîtra le résultat du premier tour des primaires écologistes. Du côté de la gauche radicale, Jean-Luc Mélenchon a enfin été adoubé par les communistes toujours pris dans la double contrainte de devoir compter leurs maigres troupes ou de se diluer progressivement dans un Front de Gauche qu’ils ne contrôleront pas. En tous cas, pour la première fois depuis 1974, il n’y aura pas de candidat communiste au premier tour.

Et pendant ce temps, du côté des amis de Nicolas Sarkozy on fait déjà flèche de tout bois. Mise en cause de la double nationalité, menace sur la justice qui privilégie l’éducatif sur le répressif pour les mineurs : le droite marche résolument sur les plates-bandes du Front National avec tous les risques que cela comporte. On sait que cette stratégie peut finalement encore renforcer Marine Le Pen qui, pour l’instant, se contente d’engranger toutes les frustrations et les peurs engendrées par les crises multiples. Le combat sera rude pour éviter que les calculs démagogiques ne l’emportent sur le débat d’idée que la présidentielle a pu et peut encore susciter. Rendez-vous la saison prochaine pour la suite de ce passionnant enjeu démocratique.


Pour rappel, Couleurs Livre vient de sortir une nouvelle édition de mon essai « Mitterrand- la continuité paradoxale » où naturellement la bataille présidentielle occupe une place centrale. J’en parlerai ce samedi sur La Première avec Jacques Olivier dans « Mémo » de 17.00 à 18.00 :http://www.rtbf.be/lapremiere/emission_memo?id=1007

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