France : le PS, le candidat, le programme et les charolais

Lentement la machine socialiste se met en route. La semaine dernière, François Hollande a officiellement revêtu les habits du candidat à la candidature. Cette semaine, Martine Aubry a présenté un programme fait des 30 propositions placées sous le triple signe de la crédibilité, du réalisme et du changement. On y reviendra. Reste à désigner le candidat socialiste via le mécanisme des primaires mais on n’en connaîtra l’issue que le 16 octobre prochain.

« Les primaires ne doivent pas se réduire à un concours de bœuf charolais » a déclaré Arnaud Montebourg lui-même candidat et initiateur de cette procédure ambigüe et qui retarde l’incarnation attendue du projet socialiste face à des concurrents déjà déclarés depuis belle lurette. Le calendrier de cette machinerie qui risque de se transformer en piège pour la gauche a été notamment conçu pour permettre à Dominique Strauss-Kahn de se débarrasser de ses oripeaux de directeur général du FMI avant de se déclarer. DSK tarde à se prononcer. Volonté d’aller, comme promis, jusqu’au bout se son mandat au FMI, hésitations ou doutes ? Toujours est-il que l’homme qui surfe en tête des sondages se fait désirer, irritant ou inquiétant même certains des ses partisans. Que veut vraiment l’actuel directeur du FMI ?

Il est intéressant de lire à ce sujet, une de ses biographies autorisées « DSK au FMI – Enquête sur une renaissance » de Stéphanie Antoine et parue au Seuil. Car dans ce genre d’ouvrage on peut voir sans détour comment le biographié entend se mettre en valeur. Le livre énonce les réelles réformes que DSK a entrepris au FMI tant sur le plan interne que sur la place des pays émergents ou les efforts réalisés en directions des pays pauvres er des africains en particulier. Mais on voit aussi – ce n’est pas une surprise- que jamais la logique fondamentale des marchés (même quelque peu régulés) n’est mise en cause. DSK a certes plaidé pour des politiques de relance face à la crise financière mais les règles antisociales du FMI sont restées en vigueur. Faut-il rappeler les cas de la Grèce et de l’Irlande et demain du Portugal ? Les mots « réaliste » et « pragmatique » sont les plus souvent utilisés pour qualifier l’homme qui accorde une énorme attention à la communication. S’agit-il là des qualités fondamentales d’un futur candidat socialiste censé porter les espérances du changement ? Et serait-il vraiment le plus convaincant face à la droite…ou l’extrême droite ? Rien n’est moins sûr.

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