Des sondages récents résument l’équation pour les socialistes face aux législatives. Un premier indique très clairement que les Français souhaitent leur victoire. 56 % des personnes interrogées s’expriment dans ce sens, confirmant la tradition politique selon laquelle les électeurs veulent que le président élu bénéficie d’une majorité parlementaire lui permettant de mettre en œuvre sa politique. D’autres enquêtes confirment bien la victoire promise au PS mais avec une marge bien plus faible. Jusqu’ici elles indiquent un score de 44 à 45 % pour les socialistes et leurs alliés contre 30 à 35 % à la droite et 15 % au Front National. Avec chaque fois la prévision d’un fort taux d’abstention, aux alentours de 40 %.
L’enjeu est bel est bien la mobilisation des électeurs, jusqu’ici un peu plus forte à droite qu’à gauche, semble-t-il mais de toute manière assez faible. Ces estimations se confirment d’ailleurs par l’impression que laisse une promenade politique dans l’une ou l’autre circonscription : la campagne est morne. Tout se passe comme si une partie des citoyens considérait que leur devoir électoral s’est arrêté avec la désignation du nouveau président. Et c’est bien la menace qui pèse sur la gauche. Les responsables socialistes adjurent leurs partisans de «finir le job », comme ils disent. La triviale expression recouvrant bien leur angoisse. Certes la gauche devrait l’emporter mais l’ampleur de la majorité sera déterminante pour François Hollande et son gouvernement. L’envergure, sinon la nature même du changement promis en dépendront largement.
Les sondages excluent la vague rose et font plus que douter de la possibilité d’une majorité absolue pour le PS. Si celui dépend seulement de ses alliés écologistes et radicaux de gauche pour faire adopter ses projets à l’assemblée nationale, la situation ne sera pas trop compliquée pour les socialistes même si leurs alliés espèrent bien pouvoir imprimer leur marque à la nouvelle majorité présidentielle. Si par contre celle-ci doit compter sur les élus du Front de Gauche pour être effective, la configuration sera plus délicate pour le PS. Car si Jean Luc Mélenchon a précisé d’emblée qu’il ne mêlerait jamais ses voix à celle de la droite pour renverser la majorité, il voudra légitimement peser de tout son poids sur la politique gouvernementale. Le niveau de l’abstention et le score du Front de Gauche seront donc deux autres enjeux essentiels de ces législatives.