Depuis près de deux semaines, les médias « honorables » ou même de « référence » et évidemment de « service public » méta-communiquent sur « l’affaire H. » : nous n’y sommes pour rien, nous n’avons rien à voir avec la presse de caniveau, nous n’avons pas envie d’en parler mais nous devons bien remplir notre « devoir d’information »… et puis il y a la « demande » du public…
A propos du déversement d’informations – vraies ou fausses –, de ragots et de rumeurs quant à la vie privée du président H., un simple rappel : la conclusion d’un livre d’entretien avec Jean Lacouture, intitulé « Eloge du secret »[[Eloge du secret, Jean Lacouture, Hugues Le Paige, Editions Labor, Collection Trace, 2005.]].
Le journaliste-biographe, à nul autre pareil, disait ceci – en 2005 – à propos des médias, de la transparence et du secret :
«Je sais qu’il [le secret] est l’antidote nécessaire contre la société d’impudeur où se vautrent nos contemporains ; qu’il met en garde contre le prétendu idéal de « transparence » ; et qu’il est un garde-fou contre le journalisme anthropophage – ou coprophage. […]
Du fait de sa complexité, de sa mobilité, de sa cruauté, la vérité n’est pas propre à l’instantanéité, rarement à la totalité. L’une des composantes essentielle de la liberté humaine est le libre choix de ses dimensions, de sa mise en perspective, et du moment de son apparition.
La vérité, et son usage, sont de libres conquêtes de l’homme. Le secret, un de ses droits.»
Rien à ajouter.