« Serein, responsable, déterminé, cohérent, pédagogue…. » : les médias qui hier encore vilipendaient un François Hollande généralement taxé au mieux d’indécision au pire d’incompétence, les médias ont donc tourné casaque pour saluer quasi unanimement les habits neufs du président Hollande. Il a donc suffi d’une bonne vielle conférence de presse sous les ors de la République pour que le président devienne enfin présidentiel ! Prestation médiatique réussie pour le locataire de l’Elysée.
Sur le plan politique, les choses sont plus nuancées. François Hollande a défendu la cohérence de sa politique de rigueur en faveur des entreprises dans le fil d’un socialisme de l’offre qui veut avant tout combattre le chômage. Il a précisé une démarche que l’on peut qualifier de socialiste-libérale et qui, de fait, est sa marque de fabrique issue d’une lignée idéologique de longue date. De ce point de vue, on peut effectivement parler de constance. A noter que la claire réaffirmation de cette orientation politique n’est pas pour rien dans la fin du désamour entre le Président et la presse. Les médias et les commentateurs autorisés, là-bas comme ici, n’aiment rien tant que ces accents où la sociale démocratie se mêle intimement au libéralisme jusqu’à en perdre son identité. Rien de tel, nous, dit-on, jour après jour, pour faire face à la réalité de la crise et la faillite non avouée de l’ultralibéralisme. François Hollande a donc eu beau jeu de nier tout virage ou changement qui ont pourtant bien marqué son pacte de compétitivité, notamment sur le plan fiscal. Le président affirme toujours sa volonté première d’œuvrer pour la justice sociale qui devrait être la garante d’une rigueur économique partagée. Mais on ne voit plus guère comment il s’en donne les moyens.
Par ailleurs, l’ajournement – l’abandon de fait- du droit de vote des étrangers aux scrutins locaux confirme une fois encore la velléité politique d’une gauche incapable de tenir une promesse vieille désormais de plus de trente ans. François Hollande le justifie par les circonstances et le rapport de force, effectivement défavorables, mais ce renoncement est lourd de symboles. Il témoigne à la fois d’une défaite idéologique face à une droite dite décomplexée et du rapprochement de François Hollande avec la droite socialiste incarnée par le ministre de l’intérieur, Manuel Valls qui de la TVA sociale à la politique sécuritaire marque tous les jours des points. Reste à voir quelles seront les conséquences de tout cela au sein d’un PS actuellement aux abonnés absents.