Présidentielles : pendant que la gauche tisse son linceul…

Pendant que la gauche tisse son linceul avec la constance de Pénélope mais sans espoir de retrouver Ulysse, la droite s’écharpe avec une virulence jamais atteinte[[ On reviendra sur le premier débat télévisé qui opposera demain 13 octobre les candidats à la primaire de la droite]] mais aussi la certitude que le rescapé issu de ses rangs figurera au second tour des présidentielles. La gauche, du moins celle qui se revendique encore de cette appellation désormais non contrôlée, est donc définitivement installée dans la phase terminale de son autodestruction. A tel point que quelques socialistes désespérés envisagent de participer à la primaire de la droite pour éviter le pire du pire et faire de Juppé (dont, il est vrai que, dans le concert actuel, « l’identité heureuse » a des accents d’honorabilité politique) le dernier rempart contre l’extrême-droite.

On a toujours « éliminé » dans le système présidentiel mais jusqu’ici on éliminait dans son propre camp pour se résigner au candidat « utile ». Désormais la gauche en est réduite à aller éliminer chez l’adversaire… Pendant que, pathétique et désespérant, Hollande cherche à tout prix à sauver sa candidature, que Valls, bardé de son laïcardisme, ronge son frein, et que Macron, le pas-encore-candidat de la City et du Medef fait des meetings à la Ségolène Royale (rappelez-vous, elle fut candidat de la gauche en 2007…) un quarteron de cavaliers seuls affirme représenter la « vraie gauche ». Avec pour seule ambition, leur positionnement personnel : sans perspective, sans projet, sans alliance, ils sont incapables de représenter une alternative et enfouissent encore un peu plus l’espoir d’une indispensable reconstruction de la gauche.

Comme une dernière bouée dans une mer hostile, un « appel à l’union de la gauche antilibérale » a été lancé. [[httpps://www.change.og/p/la désunion-ne-passera-pas-par-moi ]] « La gauche qui refuse la logique libérale avec laquelle François Hollande et Manuel Valls acceptent de composer, doit se rassembler pour l’élection présidentielle » affirme le texte [[signé notamment par Etienne Balibar, Patrick Braouezec, Robert Guédiguian, Anne Jollet, Gérard Mordillat, notre ami Philippe Marlière , Noël Mamère, Malika Zediri,etc]]. qui rappelle que sur l’Europe, le chômage, la protection sociale, sur les urgences face à la régression sociale et politique, la gauche antilibérale est d’accord sur l’essentiel. « Face à la violence des licenciements, du chômage, des vies empêchées, ruinées, des campements de migrants évacués sans solution, à la volonté d’ imposer « l’identité française », le burkini, l’islam, la nationalité (et sa déchéance) au cœur des débats politiques », face à tout cela « nous appelons, dit le texte, à l’effraction citoyenne, au soulèvement du peuple de gauche (…) pour 2017, il faut une seule candidature de l’alternative à gauche ». Certes, ce n’est qu’un appel, une pétition de plus, mais elle est sans doute – et sans illusions – le dernier recours, la dernière tentative qui ne pouvait pas ne pas être…

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