Strasbourg,18 avril
La région de Strasbourg sera un bon test. En 2007, dans ce département du Bas Rhin, Nicolas Sarkozy avait fait un score nettement supérieur à sa moyenne nationale (plus de 65 % des suffrages). Mais dans ce département, très à droite, le Front National avait, lui aussi, fait mieux qu’ailleurs. Cette terre de frontières, est une vieille terre de droite. D’ailleurs, la région Alsace est la seule des 25 régions françaises qui soit encore dirigée par la droite. Qu’en sera-t-il dimanche prochain ? Un simple îlot de résistance alsacien pour le président sortant ou l’annonce d’une embellie ?
Au plan national, en tous cas, toutes les pièces sont bien sur l’échiquier. Les derniers sondages sont nettement favorables à François Hollande qui, de plus, a engrangé une série de ralliements et de nouveaux soutiens. La dynamique est donc du côté du candidat socialiste qui, lui, disposera de réserves de voix importantes pour le second tour. Ce qui n’est pas le cas de Nicolas Sarkozy, de loin s’en faut. Reste évidemment l’incertitude sur l’attitude finale des abstentionnistes présumés et des nombreux indécis. Jusqu’au dernier moment, ce dimanche, ils peuvent être déterminants comme ils le seront pour le second tour.
La dynamique
Epreuve dans l’épreuve, l’attribution de la troisième place représente une valeur symbolique forte qui n’est pas seulement théorique. Jean-Luc Mélenchon dont tout le monde a du reconnaître la force de la campagne ou Marine Le Pen, souvent sous-estimée dans les sondages ? Si la contestation de gauche l’emporte sur le national populisme de l’extrême droite, le paysage politique en sera modifié. Et les rapports de force, aussi. Restent les autres : François Bayrou, le constant candidat centriste, renvoie dos à dos les deux prétendants majeurs mais pour se créer un véritable espace politique, il devra bien, malgré ses répugnances, rejoindre peu ou prou l’un ou l’autre camp. Mais son attitude demeure encore imprévisible. Eva Joly, en dehors de ses propres faiblesses, a fait une fois encore la démonstration que l’élection présidentielle ne convient pas au profil politique écologiste. Quant aux autres petits candidats parmi lesquels l’anticonformisme réjouissant de Philippe Poutou a émergé lors de ces derniers jours de campagne, ils témoigneront avec des fortunes diverses mais évidemment extrêmement limitées. Derniers discours, derniers meetings jusqu’à demain soir. Et on verra enfin dimanche si la promesse de changement a des chances de se réaliser et si la perspective d’un nouveau rapport de force politique en Europe n’est pas qu’une chimère.