« Le seul vote utile à gauche, c’est le PTB » : l’argument décisif avait présidé à l’appel lancé à voter en faveur de ce parti en 2014 par des femmes et des hommes engagés à gauche mais non membres du PTB et ne partageant pas toutes ses orientations. Il reste plus que jamais d’actualité pour les prochaines élections régionales et législatives de 2019. On aura l’occasion d’y revenir en détail et d’en débattre durant les futures campagnes électorales. Face au gouvernement le plus réactionnaire que nous ayons connu depuis la Seconde Guerre mondiale (détricotage de la sécurité sociale, affaiblissement des services publics, détériorations des conditions d’emploi et de travail, politique migratoire indigne, etc.) une force de gauche, « vraiment de gauche », qui mette au centre de toute son action l’égalité et la solidarité est plus que jamais indispensable. Et il ne faut pas de longs débats pour constater que seul le PTB répond à cette exigence. Certes, comme d’habitude, dans l’opposition le discours du PS retrouve des accents socialistes, mais on ne trouve aucune trace d’une analyse de son action durant ces trente dernières années de participation gouvernementale marquée par une dérive sociale-libérale qui a conduit un peu partout la social-démocratie à la faillite. De plus, publiquement ou non, le PS développe des perspectives d’alliances tous azimuts (y compris donc avec le MR). Tandis que désormais l’actuelle direction d’Ecolo ne se situe plus sur l’axe gauche-droite et se veut, selon ses propres mots, un « parti-pivot », comme le fut en son temps le PSC/CDH. Et cela, même si nombre de militants écolos ne s’y retrouvent pas.
Ce constat est-il différent pour les élections communales ? Il faut sans doute le nuancer en fonction des réalités locales et du rôle parfois important des personnalités et du travail accompli par certaine majorités progressistes. Mais pour l’essentiel, il vaut pour le scrutin du 14 octobre. Il est essentiel que des élu.e.s du PTB entrent plus nombreux dans des conseils communaux pour y faire entendre leur voix. Parce que souvent, ils/elles seront la seule véritable opposition aux politiques de droite. Parce que dans un certain nombre de cas, ils/elles pourront participer, voire former une majorité de changement à condition, bien sûr, que le rapport de force le permette réellement. Outre l’espoir et l’exigence que ces majorités pourront porter, elles seront pour le PTB un indispensable apprentissage du pouvoir.
Le terrain communal n’est certes pas le plus favorable à un parti d’implantation récente. Et le PTB n’a pas souhaité « ratisser large » en présentant des candidat.e.s partout où les sondages pouvaient laisser entrevoir sinon un succès, ou du moins un nombre de voix non négligeable. Il a, au contraire, choisi d’être présent là où son implantation permettra à ses élu.e.s de s’appuyer sur un véritable travail de terrain. Il est donc d’autant plus important de soutenir ces candidat.e.s-là. D’autant que les partis traditionnels ne cachent pas leur volonté de faire de ce scrutin un test national et régional. Incontestablement les résultats du 14 octobre pourront influencer la dynamique des scrutins de 2019. C’est pour cela que le vote PTB sera, d’une certaine manière, doublement utile aux communales.
Hugues Le Paige
Journaliste-réalisateur
[1] Ce texte a été publié en Carte Blanche par Le Vif (version électronique) : https://www.levif.be/actualite/belgique/communales-un-vote-utile-a-gauche/article-opinion-1033317.html