Apparemment sans lien, souvent des événements se télescopent pour mieux nous éclairer sur notre temps. Prenons, par exemple, dans l’actualité de ces dernières semaines le cas Sarkozy et le cas Vatican. A première vue rien ne relie l’histoire d’une rumeur people et celle d’une pédophilie cléricale. A première vue…mais à mieux y regarder, on ne peut que constater l’étrange ressemblance des situations provoquée par la gestion calamiteuse de la communication autour des ces affaires évidemment totalement différentes sur le fond.
A Paris comme à Rome, le Président de la République comme le Pape ont communiqué sur leur dossier respectif d’une manière rocambolesque, grotesque et dans le cas du Vatican, odieuse. Par les initiatives intempestives de ses chargés de communication, Nicolas Sarkozy a réussi à faire d’une rumeur jusque là négligée par les médias traditionnels une affaire d’état qui le ridiculise et porte atteinte à son crédit politique déjà fortement entamé. Par son obstination à se défausser de ses responsabilités dans l’affaire des prêtres pédophiles et à refuser de mettre en cause son institution, l’Eglise romaine livre au quotidien une image détestable. Et en comparant de surcroit les accusations de pédophilie à une campagne antisémite ou en assimilant pédophilie et homosexualité, quelques uns des plus hauts responsables de la curie romaine on ajouté l’insupportable au ridicule. Des paroles qui, de plus, en disent long sur l’inconscient collectif du Vatican. Décidemment les voies de la communication sont impénétrables.
Tout se déroule comme si cette communication désormais omniprésente, tyrannique et qui tient souvent lieu de politique échappait au contrôle de ses acteurs. Ils ont beau être entourés, les uns et les autres, d’une foule de spécialistes en la matière, la « machine communication » s’est emballée. Ces chefs d’état et d’église ont perdu le contrôle des opérations et chaque nouveau geste confirme un peu plus la déroute communicationnelle. Au bout de cette cacophonie de l’image et du son, peut-être qu’un sage leur rappellera que face à une communication mangeuse d’hommes, il convient parfois, après avoir assumé ses responsabilités, de faire le silence. Peut-être mais peu probable…