Nous voici donc à quelques encablures de ce « rendez-vous à ne pas manquer », celui que quelques dizaines de personnalités indépendantes, syndicalistes, militants associatifs, intellectuels et acteurs culturels ainsi que d’autres formations de gauche ( LCR, PC) ont fixé en soutenant les listes PTB-GO.[[ http://ptb.be/go]] Le déroulement de la campagne et les indices des sondages indiquent que cet appel a été bien accueilli. Une dynamique est en marche mais c’est dimanche seulement que l’on en mesurera l’ampleur. De ce point de vue, tout reste possible et ces dernières heures seront cruciales notamment pour convaincre ceux qui hésitent encore.
Alors, je voudrais simplement rappeler, ici, deux enjeux essentiels des élections de ce 25 mai. Le premier est évident : il faut battre la droite. Il faut que le total des voix de gauche soit le plus élevé possible. Mais pour battre cette droite libérale et capitaliste qui instaure plus que jamais l’inégalité comme moteur de la société, pour s’opposer radicalement à cette droite au-delà du 25 mai, il faut une gauche combative. Pour relayer les luttes sur le terrain, pour contraindre la gauche traditionnelle à honorer ses promesses électorales (bien éloignées de certaines de ses pratiques gouvernementales), pour influer sur le rapport de force, il faut des élu-e-s PTB-GO. C’est la condition du renforcement de toute la gauche.
Il faut battre la droite et vaincre la peur. L’autre dimension de notre « rendez-vous » concerne l’avenir de la gauche de la gauche. N’ayons pas peur des mots : cet avenir se joue en grande partie ce 25 mai. Seul un succès du PTB-GO permettra d’envisager la constitution d’un pôle de gauche radical capable de s’affirmer de manière durable dans l’espace politique. Certes, tout cela nécessitera encore bien des débats, des réflexions et des évolutions mais rien ne sera possible sans l’affirmation électorale du PTB-GO. On doit s’emparer aujourd’hui d’une telle occasion qui ne représentera pas si tôt. Il faut refuser le chantage au vote dit « utile » d’une gauche gouvernementale qui joue sur la peur et la culpabilisation. D’une part, l’évolution des sondages indique que les transferts d’intentions de vote sont complexes et pas toujours déchiffrables. D’autre part, si le PS et Ecolo craignent la désertion d’électeurs de gauche, ils ont d’abord à s’interroger sur leurs propres responsabilités et sur la politique qu’ils mènent depuis des années. Face aux politiques d’austérité et au creusement des inégalités, on ne peut plus signer des chèques en blanc à des partis qui subissent peu ou prou l’hégémonie économique et culturelle libérale.
Voilà pourquoi dimanche nous ne vivrons pas un simple scrutin de plus. Chaque voix comptera. Dans de nombreuses circonscriptions, l’issue du vote se jouera souvent à quelques bulletins près. Nous avons un rendez-vous avec la gauche de la gauche, ne le manquons pas. Oui, il faut à la fois battre la droite et vaincre la peur.
PS Ce texte n’engage pas « Politique », revue de gauche pluraliste où d’autres points de vue s’expriment également.