Un an après son accession au pouvoir, les bilans de la présidence Obama sont souvent à la mesure des espoirs que sa victoire avait suscités. Ils sont donc normalement et parfois injustement sévères. Mais s’il est un domaine où les critiques se justifient, c’est bien celui du Proche-Orient. Dès le début de son mandat Barack Obama avait insisté sur la centralité du conflit israélo-palestinien, l’importance du rôle américain et le caractère illégitime des colonies de peuplement.
Douze mois plus tard ces bonnes intentions sont restées sans effet. Et on peut même dire que la situation s’est aggravée : plus que jamais le gouvernement israélien poursuit sa politique expansionniste au mépris du droit international, dans des conditions inhumaines les Palestiniens sont prisonniers sur leurs propres terres et cela sans que cela provoque une véritable réaction américaine. Cette impuissance et/ou manque de volonté inquiète aux Etats-Unis mêmes. Ces derniers jours deux voix américaines particulièrement autorisées se sont manifestées dans ce sens. Robert Malley, directeur du programme Moyen-Orient de l’International Crisis groupe, et ancien conseiller du président Clinton estime notamment qu’à l’inverse d’autres chantiers, Barack Obama manque d’une vision stratégique et que le président américain ne semble pas savoir précisément où il veut aller et au prix de quels risques politiques.
Or pour Henry Siegman, ancien directeur exécutif du Congrès juif américain, autre expert influent de la politique étrangère américaine, seule une intervention extérieure « contraignante » peut précisément débloquer la situation au Proche Orient. Pour Henri Siegman en rendant sa politique de colonisation irréversible, Israël a franchi le seuil qui sépare la « seule démocratie du Moyen-Orient » de l’unique régime d’apartheid du monde occidental L’ancien dirigeant du Congrès juif américain ajoute que tôt ou tard la Maison Blanche , comme le Congrès, vont devoir admettre le fait que la « relation particulière » des Etats-Unis avec Israël aboutit à soutenir une entreprise coloniale. Reste que le président américain a peu de temps devant lui pour concrétiser cette « intervention contraignante » qu’appelle Henri Siegman du moins si l’on veut éviter d’autres déflagrations dramatiques dans la région.